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LE RÊVE DE MYSÈS

ver que toutes les recherches humaines n’étaient point vaines, qu’il existait un monde différent de celui qu’il connaissait, que tout ne s’arrêtait pas au seuil du tombeau et que l’apparente injustice de la vie cessait avec elle.

Il la conjura de lui dicter la conduite qu’il aurait à suivre et de l’assister dans ses peines.

Il entendit la vibration d’un faible écho. À mesure que sa pensée lui retraçait ces mots consolateurs, une voix dont toutes ses fibres tressaillaient délicieusement, les répétait docilement.

Il savourait cette sensation nouvelle, cet entendement exquis de l’âme, maintenant errante, qu’il aimait, et cette voix, dont les ondes sonores, perceptibles pour lui seul, le troublaient profondément, murmura :

— Tu as conservé mon corps miraculeusement et tu m’as promis d’associer ton désir au mien, de m’appeler à toi avec toute l’ardeur que je mettrai à briser mes chaînes. Le moment est venu.

Mysès se prosterna devant le cercueil lumineux, et, les prunelles extasiées, les lèvres tendues vers de mystérieux baisers, toutes ses forces dirigées vers un but unique, il promit d’exécuter les souhaits d’Ahmosis.

— Si tout doit se transformer, dit-il, si les phénomènes progressifs que nous avons étudiés