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LE RÊVE DE MYSÈS

L’Égyptien ne pensait qu’à la résurrection et ne travaillait que pour l’éternité.

Mysès jouissait donc de la vie dans l’attente de la mort.

Avec délices il respirait le souffle pur de la souveraine, baisait dévotement ses paupières closes, son front uni, le flot parfumé de ses cheveux.

Et, dans son sommeil, elle prononçait encore des paroles d’amour.

Jamais le prêtre n’avait connu de semblables transports, jamais la possession d’une femme ne lui avait valu une joie aussi complète.

Et Ahmosis, se réveillant, haussait sa bouche à la portée de la sienne. Elle cambrait les reins, se pressait contre la poitrine tumultueuse de son amant.

Lui, la rejetait sur les coussins. Dans le frémissement des soies et des gazes, leurs nerfs divinement vibraient. Ils n’étaient plus les amoureux hâtifs du premier baiser, mais les fervents d’un culte, presque divin, ceux qui, s’étant donnés l’un à l’autre, savouraient délicieusement leur bonheur.

— Ô ma reine glorieuse ! disait-il, tu sais des baisers plus doux que le miel !… Sous mes lèvres, ton corps frémit comme une harpe vi-