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LE RÊVE DE MYSÈS

brante ; tu renais plus exquise de toutes les caresses !…

Et Ahmosis, pâmée, soupirait à son tour :

— Je voudrais, maître de mes jours ! répéter les mots qui s’envolent de ta bouche en tourbillons de flamme ! J’admire ton éloquence, mais je ne trouve plus de paroles pour exprimer ce que je ressens.

— Oui, ne dis rien ; reste ainsi, comme une idole de chair sous les lèvres du fidèle agenouillé !… Je veux animer tes bras fins, tes épaules et ta gorge !… Je veux, après le dernier frisson, t’enseigner d’autres frissons, jusqu’à l’anéantissement d’amour où nous sombrerons tous deux délicieusement.

Il égrenait, pour sa royale amante, les perles d’or d’une science amoureuse, qu’il ignorait, hier, encore. Puis, grisés d’étreintes et de caresses, ils restaient anéantis, heureux au delà des forces humaines.

Et la Mort, accroupie au pied du lit, allongeait vers les imprudents sa main décharnée, tandis que les oiseaux nocturnes, plus sinistrement, pleuraient au dehors.

Les ténèbres, maintenant, enveloppaient les êtres et les choses, pendant que s’endormaient les exaltations passionnées et les bondissantes fougues, tandis que se calmaient, dans un som-