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LE RÊVE DE MYSÈS

chauffe le monde et renaît plus beau, chaque jour, sur la terre et sur la mer immense !…

Lentement, il découvrit le corps encore souple de la reine et le contempla avec ravissement.

Les traits purs, réguliers, n’avaient point été outragés par le trépas et la chevelure, coupée au-dessus des épaules, à la mode égyptienne, mettait autour du visage enfantin comme une auréole de plumes légères. Les dents, petites, luisaient, tels des grains de riz entre les lèvres enduites d’un fard tenace, merveilleusement écarlate, et la peau ambrée, presque lumineuse, paraissait traversée d’une clarté intérieure.

Mysès mit ses lèvres sur le bras fin, arrondi encore en forme de caresse ; il monta jusqu’à l’épaule ronde et polie, enivré par le parfum qui se dégageait de cette chair, frottée d’aromates, défaillant d’un trouble divin.

Étendue sur le lit de bois, à tête de lion, du prêtre, Ahmosis semblait sourire, heureuse de ce suprême hommage.

— Réveille-toi ! soupirait-il, voici qu’Isis répond mystérieusement à ma prière… Sans doute, domptera-t-elle le trépas et te rendra-t-elle à ma tendresse ?… Réveille-toi, ô ma royale amoureuse, et chasse toute souffrance !…

« Lorsque tu t’asseyais sur la terrasse de