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LE RÊVE DE MYSÈS

ton palais, la nature entière semblait se recueillir pour te faire fête et caresser ta splendeur !… La brise t’apportait des parfums plus doux, le Nil, plus voluptueusement, glissait ses ondes d’émeraude, et les grands sphinx te regardaient avec admiration !…

« Réveille-toi, ma bien-aimée !… »

Mais Ahmosis demeurait immobile sous les baisers du prêtre. Ses longues paupières cachaient l’onyx de ses prunelles, son sourire figé avait le même charme mystérieux et mélancolique.

Elle inspirait de secrets désirs, une crainte lascive, un délicieux émoi ; c’était une grande fleur, séchée dans les baumes, un calice d’or et de soie, artificiel, somptueux et inquiétant.