Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
LES ANDROGYNES

aguichait les curiosités, éveillait les désirs des chasseurs de sensations rares.

Des matrones isolées, laborieusement rechampies, un ciment de cold-cream, de blanc de céruse et de poudre dans les rides de leur peau, balançaient des panaches d’autruche et des croupes puissantes. On les voyait sortir avec des béjaunes, échappés de quelque collège, et désireux de concilier leur appétit vorace avec l’exiguïté de leurs ressources.

Dans la première salle, où se vidaient les bocks et les querelles lascives, où circulait plus à l’aise le bétail de volupté, un orchestre de dames viennoises, ceinturées de bleu sur des robes de mousselines blanches, sévissait mélancoliquement.

Un peu en retard, arriva André Flavien avec sa maîtresse. Nora la Comète attendait ses amis dans une loge du rez-de-chaussée, et, soit malice, soit légèreté inconsciente, elle avait prié Francis Lombard de l’accompagner, sans le prévenir du voisinage dangereux qu’il aurait à subir.

Fiamette, avec ses yeux de fleur de lin, ses cheveux tendrement cendrés, fit sensa-