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LES ANDROGYNES

météore, d’un tourbillon d’écume. À tout petits pas, elle se déplaçait, virevoltait, tandis que le tissu léger s’enflait, se déployait en spirales fumeuses, puis retombait comme une neige nonchalante ou une flamme qui s’éteint. C’étaient, aussi, des surprises pyrotechniques : des girandoles d’argent, des roses tournantes, des anneaux de Vulcain, des gloires diamantées, des éventails pyriques, des étoiles de Vénus, des éruptions de fleurs, des miroirs de Diane, des mosaïques rutilantes et des soleils à rosaces d’or !

Des feux montaient comme des chandelles romaines, des lys d’argent éclataient en fusées légères, et, sur les étoffes, ruisselaient des cascades de pierreries… La femme disparaissait ; ce n’était que dans une vision fugitive que souriait sa bouche en cœur de pourpre, que la brûlure de ses yeux perçait le brasier électrique où elle évoluait.

Les spectateurs, cependant, restaient figés, habitués à ce spectacle qui, depuis quelques années, tenait la scène. Quand le rideau retomba en plis lourds, on applaudit du bout des doigts l’adresse de la dan-