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Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/118

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LES ANDROGYNES

Des lambeaux de pourpre flottèrent encore, comme un immense manteau royal, semblèrent pleurer des lys de sang. Puis, les dents avides de nouvelles flammes vertes et bleues achevèrent de déchirer le voile auguste. La femme, de tout son corps crispé, repoussait la mort, bondissait sur place, et, la bouche ouverte, comme pour lancer une dernière clameur, elle avait une expression de souffrance tragique, presque surhumaine.

Une gerbe plus haute monta dans une furie éblouissante, plana un moment, enveloppa dans son tourbillon les chairs de volupté, puis l’incendie diminua, vaincu par sa puissance même. Comme une loque déchiquetée le corps de la mime s’affaissa, et les ténèbres se firent.