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LES ANDROGYNES

On approuva cette idée ingénieuse, et André fort écœuré s’éloigna.

Francis Lombard, dans la loge de Nora, s’était rapproché de Fiamette, tandis que la danseuse, nonchalamment appuyée au dossier de sa chaise, les yeux mi-clos, la pensée absente, s’abandonnait au mystérieux mal qui chaque jour l’affaiblissait davantage.

— Votre amant ne vous aime guère, murmura Francis, en effleurant de ses lèvres les cheveux blonds de Fiamette… Je sais bien, moi, que je ne vous quitterais pas !

— André me quitte parce qu’il ne peut faire autrement : il est le secrétaire de Chozelle.

— Vraiment, vous en êtes là !… Votre ami ne peut-il donc travailler sans le secours des autres ?… Je lui croyais du talent…

Fiamette rougit, et répliqua avec feu :

— André a mieux que du talent, on le saura bientôt, je l’espère. Mais vous n’ignorez pas combien il est difficile à présent de se faire une situation dans les lettres ?… Je vous citerai des noms d’écrivains pleins