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Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/150

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LES ANDROGYNES

une grande revue… Il ne sait encore quand elles paraîtront, mais on l’a payé tout de suite.

André, avec l’insouciance des poètes, ne demanda pas d’autre explication.

— Ah ! Miette ! Miette !… Tu es ma petite Providence !

— Aime-moi, alors, aime-moi bien !

Et l’adorable duo recommença, selon les vœux de la nature qui a bien fait ce qu’elle a fait, et n’a permis la révolte des hommes que pour mieux établir, par le contraste, la beauté de ses enseignements.

Fiamette avait rempli la chambre de violettes, et toute la campagne endeuillée semblait renaître avec ses verdures, ses eaux et ses forêts dans le jaune d’or d’une branche de mimosas. La jeune femme se rappelait une joie pareille lorsque, petite fille, elle s’était réveillée à l’orée d’un bois, chez un de ses parents qui était garde dans les environs de Paris. Elle avait eu la même impression de félicité et de quiétude, et cette impression, alors, ne lui avait pas semblé nouvelle, comme si elle eût subi l’influence de souvenirs lointains, antérieurs