Aller au contenu

Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
158
LES ANDROGYNES

au fond. Je vous assure qu’il est très gentil pour ses amis.

— C’est possible, mais il les choisit si singulièrement qu’il a tort d’être gentil pour eux.

— Oui, certains plumitifs ont de l’encre dans le cœur.

— Et ils ont la nausée facile.

— Mon Dieu ! soupira la Chauve-Souris, j’ai connu beaucoup d’hommes…

— Certes, fit André avec conviction.

— Eh bien, je vous assure qu’ils sont presque tous pareils, quant au moral, avec seulement quelques manies différentes. Je suis reconnaissante à Jacques de ne rien me demander… C’est si ennuyeux, le simulacre d’amour, lorsque l’amour est absent.

— Alors, Jacques ?…

— Mais vous le savez bien.

— Je ne voulais pas le croire, surtout avec vous, Tigrane !

— Eh bien, vous avez tort !… pas ça !

Et elle fit claquer le bout de son ongle rose contre ses dents.