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Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/162

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LES ANDROGYNES

Salomé !… Un sujet que vous avez su rajeunir et qui sera la gloire du prochain Salon !

Mais la mime n’était point venue seulement pour encenser l’artiste et le modèle. Sa visite avait un autre but. Tandis que Fiamette reprenait sa pose sur l’estrade, et que Pascal s’absorbait dans la fusion de ses teintes prestigieuses, elle se rapprocha d’André.

— Oh ! le joli triptyque ! dit-elle. C’est, au moins, de l’école vénitienne ?… Renseignez-moi, je suis fort ignorante.

Ils examinèrent le meuble, finement ciselé sur cuivre et sur ivoire, orné de sujets d’après Véronèse et le Tintoret. Comme ils tournaient le dos à Fiamette, Tigrane murmura :

— C’est pour vous, monsieur Flavien, que je suis venue.

— Pour moi !

— Oui, Jacques désire vous parler.

— C’est inutile, dit André. Je ne comprends pas Chozelle, et je préfère ne plus le voir.

— Oh ! ce n’est point un mauvais garçon,