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LES ANDROGYNES

rendues en lui avouant que son genre trop littéraire rebuterait la clientèle ordinaire du journal.

Un soir, ayant dîné d’un petit pain et d’un verre de lait, le poète chercha un refuge auprès de Chozelle, qui l’accueillit comme s’il l’avait vu la veille.

Le Maître, minutieusement, procédait à sa toilette.

Debout, devant une table surchargée de petits pots et d’instruments mystérieux, arrondis ou pointus, il se servait délicatement des crayons, des pâtes et des estompes, effaçant une ride, accentuant une ombre, rosissant, bleuissant ou noircissant de-ci, de-là.

Il y avait, sur des étagères, des collyres pour agrandir les yeux, des écumes de pourpre et de blanc de céruse pour donner de l’éclat au teint, des huiles pour assouplir la peau, des onguents et des baumes pour les mains, des parfums concentrés aux teintes délicates de fleurs dans des vaporisateurs de cristal.

Jacques, le torse nu, venait de se faire épiler, et il passait, sur ses épaules et sa