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LES ANDROGYNES

poitrine, une houppe ennuagée de poudre à la verveine. Un corset de satin noir, orné de rubans, attendait sur une chaise, en compagnie de bas de soie mauve très longs et de jarretières mousseuses.

André, malgré sa tristesse, ne put s’empêcher de sourire.

— C’est pour vous ces objets… féminins ?

— Certes ; j’ai toujours protesté, vous le savez, contre le sans-gêne et la laideur de nos vêtements d’hommes. Je donne le bon exemple.

— Qui le saura ?

Jacques, un peu interloqué, répondit finement :

— Mais… vous d’abord…

— Il ne faut pas compter sur moi pour la propagande… Je suis un sauvage, vous savez.

Chozelle haussa les épaules.

— Nous vous civiliserons… Tenez, un brouillard d’héliotrope blanc dans un nuage de Chypre, cela fait un mélange appréciable.

Il tourna le dos au poète qui dut presser l’ampoule de caoutchouc d’un vaporisateur