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Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/197

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LES ANDROGYNES

et répandre la bruine parfumée sur les reins et les omoplates du Maître.

— Passez-moi cette chemise de linon mauve… Ah ! et ma chaînette d’or avec le talisman ; j’ai la manie des fétiches et des amulettes, vous savez !

André, machinalement, l’âme endeuillée, obéissait à Chozelle qui s’envoyait des baisers dans la glace, arrondissait le bras en levant le petit doigt d’un air précieux.

— Est-ce qu’il y aura des femmes ?… demanda le poète avec le vague désir de s’étourdir, de noyer dans d’autres ivresses le souvenir des ivresses défuntes.

Jacques se retourna avec indignation :

— Des femmes ?… c’est bien assez de les supporter au théâtre !… Vous ai-je jamais mené chez des femmes ?…

— Enfin, où allons-nous ?

— C’est vrai, il y a deux mois que vous m’avez quitté et vous ignorez tout de ma vie. Nous allons… Mais vous ne songez pas à m’accompagner dans cette tenue, je suppose ?

— J’ai pris une chambre près d’ici. Il me faudra dix minutes pour m’habiller.

— Allez donc, et soyez beau.