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XXII

Les Quat z’Arts

La fée de l’opium est une maîtresse qui se refuse d’abord, et qui, bientôt, prodigue à ses amants ses plus enivrantes caresses. Le poète, presque chaque jour, son travail terminé, se plongeait dans la griserie hallucinante. Ainsi, ses nuits peuplées de fantômes n’avaient pas l’amertume banale de la réalité. Il vivait double, caressant en songe une Fiamette souriante et fidèle, qui ne lui marchandait pas ses baisers, mettait son âme sur sa bouche pour la lui offrir, comme une fleur dans une coupe virginale qu’aucune lèvre n’avait frôlée.

Mais les nerfs du jeune homme s’exacerbaient à ce jeu ; il avait de continuels verti-