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LES ANDROGYNES

tendresses que de caresses, et son rire est toujours près des pleurs.

— Poète, va !

— Peut-être… et plus encore aujourd’hui qu’hier, parce que je suis plus malheureux !

Pascal haussait les épaules.

— Retourne donc auprès de ta Fiamette !

— Non. Je ne veux pas, je ne peux pas !

— Parce que tu l’aimes trop. Quand je te disais que l’amour ne fait faire que des bêtises !

Les travées de la grande salle du Moulin-Bleu avaient été converties en loges décorées de façon bizarre et charmante. Les femmes sortaient des gerbes fleuries, montrant un coin de leur nudité et les corolles des roses se mêlaient aux corolles des seins appelant les papillons du baiser.

À minuit s’organisait le cortège où se trouvaient représentées : la Gaule, l’Égypte, l’Inde, l’Assyrie, la Perse, la Phénicie, etc. Les temps préhistoriques étaient rendus avec une heureuse abondance d’imagination, une fantaisie ironique ou attendrie toujours inattendue.