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Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/226

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LES ANDROGYNES

— Oui, Maître.

— Ce soir, je suis plus et mieux que ton Maître, je suis… Mais pourquoi cette face de carême ?… Es-tu malade ?…

— En effet…

Et le jeune homme, plus blafard que la pâte de céruse qui couvrait les joues de Jacques, se laissait tomber dans un fauteuil, éprouvant comme un choc au cœur, suivi d’un décrochement de machine mal graissée.

— Qu’as-tu donc ?…

— Si vous le permettez, ce soir, je resterai chez moi ?…

— Non pas, je désire que tu viennes, pour que je puisse m’appuyer à ton épaule et mirer mes prunelles dans les tiennes. Tu m’inspireras quelques vers harmonieux sur la grandeur de notre mission esthétique, absolument supérieure ! Tiens, prends mes vêtements, et mets dans tes cheveux de cette poudre d’or !

André avait donc connu, après tant d’autres réunions nostalgiques, les rendez-vous de la Coccinelle, l’honnête cabaret à devanture banalement provinciale. Il avait,