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LES ANDROGYNES

dans une hébétude élégante, assisté aux tournois galants des chevaliers fleuris ; puis, grisé de vins poivrés, mêlés d’extraits de tubéreuse et d’acacia, l’âme chavirée toujours par ses rêves opiacés, il avait perdu la notion du temps. De vieilles lectures lui revenaient ; surtout celles où Pétrone raconte dans les chapitres du Satyricon, la vie débauchée de Rome. Les pourceaux, couronnés de myrtes et de roses, avaient les mêmes curiosités, les ruts étranges de nos énervés parisiens. Dans les maisons hospitalières, ouvertes aux passants d’amour, on entrevoyait, entre des écriteaux, des nudités indécises, des accouplements brefs aux accords d’une musique barbare. C’étaient d’inquiétants incubes aux lourds oripeaux de courtisanes, plâtrés de blanc gras, frisés et parfumés, des êtres insexués, dodus et maladifs, aux larges yeux vides cernés de kohl.

Ces scènes, découpées dans le vif des mœurs d’alors, étaient à peu près les mêmes que celles qui se jouaient là mesquinement pour quelques initiés.

Joies frelatées de Sodome, désirs irréa-