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LES ANDROGYNES

Puis, ce furent d’autres scènes, des danses lascives de jeunes hommes nus, dont les reins ondulaient sous les ceintures de sardoines et d’émeraudes, dont les colliers crachaient des étincelles, grouillaient sur les poitrines plates comme des caméléons de flammes.

Et un hermaphrodite se détachait du groupe, étalait ses membres pâles, d’une beauté parfaite, mimait les danses de Salomé devant Hérode. André croyait voir Fiamette, mais une Fiamette mutilée, étrange, vengeresse.

Ce n’était pas seulement la danseuse pâmée qui ranime les sens d’un vieillard par ses soupirs et sa chair moite, frissonnante de luxure, c’était le Péché même, corolle adorable, hybride et vénéneuse se gonflant pour l’anéantissement d’une race !

Fiamette, car c’était elle, montait les marches du trône, se courbait sur le Tétrarque, lui offrait ses seins à peine sortis dont le bout saignait, et le couple enlacé disparaissait dans les flocons de brume, puis s’envolait, se perdait dans le plafond,