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LES ANDROGYNES

syrinx aux tympanons tendus de peaux de brebis ; le déchaînement des sistres de fer et d’ivoire, et se croyait à une orgie romaine dont les jeux se déployaient dans des coulées de vin et de sang.

Il était Héliogobale, et les Prêtres du Soleil dansaient devant le symbole obscène de la Pierre-Noire, brandissant des torches dont les gouttes parfumées tombaient autour de lui.

Il ne se refusait pas aux adorations, conscient de son rôle auguste, et souriait, tandis que tout un peuple se prosternait, attendant une parole de ses lèvres peintes.

Les prêtres de Cybèle le baisaient au coin des lèvres, l’invitant à prendre part à la fête de la Nature voluptueuse. Il était étendus sur un lit très bas, en forme de gondole, la poitrine et les jambes nues, avec une perruque frisottée qui lui recouvrait le front.

Des cassolettes brûlaient à ses côtés, et il faisait rouler entre ses doigts les grains roses d’un collier de corail. Ses yeux s’emplissaient d’un mirage incessant, il respirait