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LES ANDROGYNES

— Alors, tu m’emmèneras ?…

Il soupira.

— Hélas ! je ne suis pas riche.

— Qu’est-ce que cela fait ! Je soignerai ton ménage, et tu ne t’occuperas plus de rien.

Il garda le silence, ne sachant comment s’y prendre pour enlever à la pauvrette ses illusions.

Elle s’était reculée, toute chagrine.

— Tu vois bien que je ne te plais pas… Tu m’avais mal vue, tout à l’heure, tu me croyais plus développée… Oh ! je suis un maigre régal !

— Non, Zélie, je te préfère comme tu es. Reste auprès de moi, embrasse-moi ainsi que tu embrasserais un camarade chéri. Je ne te demande qu’un peu d’affection… Tu seras ma petite amie, et je te récompenserai, tout de même, ajouta-t-il, en voyant un nuage d’inquiétude passer dans les yeux de l’enfant.

Il lui mit dans la main tout ce qu’il avait sur lui, et, comme elle hésitait, regardant les pièces blanches :

— C’est pour toi…