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LES ANDROGYNES

— J’ai peur de tout, à présent. Quelque billet anonyme, sans doute ?

En tremblant, elle déchira l’enveloppe, et un cri d’angoisse expira sur ses lèvres.

— Quoi donc ?… demanda Nora. Une mauvaise nouvelle ?

— Oui. André a été blessé, la nuit dernière.

— Blessé !… Un duel ?…

— Je ne sais, vois.

Elle passa le billet à la Comète qui fit un effort pour se soulever sur les coussins.

— C’est signé : Zélie… Tu connais ?… — Non.

— La lettre est touchante, quoique sans orthographe, murmura la malade, et elle relut lentement ;

« Votre ami a reçu, cette nuit, un coup de couteau qui ne lui était pas destiné. Il a perdu connaissance, et on l’a transporté à l’hôpital, car il n’avait personne pour le soigner chez lui.

« Je sais qu’il vous aime toujours ; je vous préviens donc pour que vous alliez