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LES ANDROGYNES

la main, et, comme il ne bougeait pas, murmura son nom.

— Je suis venue pour te soigner ; car tu m’as pardonné, n’est-ce pas ?… Tu as oublié ?… Tu sais bien que je ne suis pas coupable, que je n’ai jamais aimé que toi ?…

Le blessé ne l’entendait point.

Elle reprit d’une voix tremblante, pensant qu’il persistait dans son injuste rancune :

— Réponds-moi, dis-moi que tu ne m’en veux pas ! Je n’ai cherché que ton bien, et si j’ai agi imprudemment, il faut m’absoudre, car je n’avais pas de pensée mauvaise… Mon cœur, alors comme aujourd’hui, était tout plein de toi… Oui, cet argent que tu me reproches ?… Eh bien, pour l’avoir, j’ai vendu mon collier, tu sais, mon beau collier qui faisait si bien à la fête de Pascal ?… J’ai aussi cédé ma zibeline, qui était trop luxueuse sur mes vêtements de laine… Je n’avais pas autre chose… Que pouvais-je faire ?… Mais, tu aurais refusé ce sacrifice, alors j’ai menti, j’ai raconté que Pascal avait trouvé à placer tes articles et que les journaux s’étaient montrés généreux… Oui,