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LES ANDROGYNES

et, lorsque la voiture s’arrêta, elle descendit machinalement devant une haute bâtisse à murs de prison qui, dès le seuil, exprimait la désespérance et la fin des choses.

Le concierge, bourru, lui indiqua une salle carrée, rigide, inhospitalière, avec des chaises et des bancs groupés dans le fond devant un guichet vitré. Des malheureux attendaient, déjà, tenant des oranges dans des papiers de soie, des pots de confiture, des bouteilles de vin fin, des friandises pour les condamnés qu’ils venaient voir.

Fiamette se mit à la queue, puis, en passant devant le guichet, demanda les renseignements nécessaires. Un autre employé lui indiqua, sans bienveillance, la salle où reposait André, et, après quelques détours dans les corridors, empuantis de phénol et de chloroforme, elle trouva ce qu’elle cherchait. Le lit 18 qu’occupait son ami était le dernier à gauche d’une vaste pièce, claire et froide. André, la chemise ouverte, semblait dormir. Il était très pâle, ayant perdu beaucoup de sang. Des linges fraîchement appliqués lui couvraient la poitrine.

Fiamette se pencha, lui prit doucement