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Page:La Vaudère - Les Androgynes, 1903.djvu/30

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LES ANDROGYNES

André possédait encore une petite somme d’argent, provenant d’un héritage, et deux cahiers de vers copiés d’une fiévreuse écriture de rêve.

Pour toute fortune, Fiamette avait sa zibeline et son collier.

— Que t’ai-je fait ? demanda-t-elle, quand ils se retrouvèrent dans leur chambrette close, encombrée de livres et de colifichets féminins, jetés au hasard des meubles.

Il écarta un toquet de velours, une jupe de surah mauve et put s’asseoir au bord d’un fauteuil. Puis, l’attirant contre lui :

— Tu seras courageuse, ma petite Fiamette ?

Elle pâlit, voila la détresse de son regard sous ses blondes paupières, tandis qu’il glissait une main caresseuse sous sa fourrure, éprouvant la douceur de sa peau.

— Qu’as-tu à me dire ? murmura-t-elle.

— Tu sais combien je t’aime, Miette chérie ?…

— Quand tu es ainsi auprès de moi, je ne doute pas, certes, mais il y a des heures d’angoisse et d’affreuse jalousie que tu