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III

Nora, la Comète

La matinée fut douce dans la pièce étroite que les rideaux tirés laissaient mystérieusement dans l’ombre. Fiamette, les paupières fumeuses, les lèvres blêmies, dormait sur la soie épaisse de sa chevelure, lasse d’avoir aimé ou pleuré. André, un coude sur l’oreiller, demeurait songeur, indécis, entraîné vers un labeur littéraire qu’il espérait brillant, rémunérateur, et retenu par la certitude de faire du mal à son amie. « Venez me trouver, avait dit Jacques Chozelle ; je découvre en vous le talent abondant et souple que je cherche pour une œuvre à deux ; je vous montrerai mes notes,