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LES ANDROGYNES

tait, et André écoutait sa voix jolie avec l’accompagnement des petits talons sur les marches.

« Une femme, une amie, une compagne attentive et discrète qui soigne le cœur et le corps avec des gestes spirituels, des effleurements de caresses compréhensives !… Quoi de plus doux, ici-bas ? se demandait-il, en songeant aux paroles âpres et vindicatives de Jacques.

Et, d’instinct, il se méfiait du bellâtre aux yeux troubles, à la lèvre dédaigneuse, bavant des éloges et du fiel. Mais quoi ? il fallait vivre, et, dans le métier des lettres, on prend ce qui s’offre, avec l’espoir des éclatantes revanches, quand le succès fructueux sera venu.

Fiamette, au bout de dix minutes, rentra, chargée de provisions ; et, sur un bout de table, on dévora avec un appétit terrible, une belle faim de jeunesse saine et robuste.

— Alors, tu as vu Jacques Chozelle ?… Comment est-ce, chez lui ?

— Quelconque dans l’ensemble, avec des détails bizarres. Je m’imaginais tout autre-