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LES ANDROGYNES

André se redressa.

— Non, quand même je penserais ce que vous dites de Ninoche, je ne le dirais pas.

— Pourquoi ?

— Parce que je n’attaque pas les femmes.

Jacques fronça le nez et les sourcils.

— Vous en êtes là ?… Une créature qui se donne à tous !

André ne put réprimer une exclamation moqueuse, que Chozelle ne comprit point ou ne voulut pas comprendre.

— Faites toujours l’article, dit-il, j’ajouterai ce qu’il me plaira.

— C’est votre droit, puisque vous signez. Pourtant, permettez-moi de vous dire, cher Maître, qu’il serait préférable d’exercer cette humeur batailleuse sur ceux qui peuvent se défendre… Vous avez des ennemis, j’en conviens, mais vous en comptez moins parmi les femmes que parmi les hommes. Adressez-vous à ces derniers.

— Les hommes se battent quelquefois, avoua Jacques naïvement.

— Eh bien ?…

— Je ne tiens pas à ce qu’on m’abîme la peau ! Et puis, en disant du mal d’une