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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/118

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SAPHO, DOMPTEUSE

terai un peu de mes forces et de ma foi reconquise.

— Oui, oui, fit Melcy, avec une âpreté dans la voix qui l’étonna elle-même, vous serez d’autant plus souple et soumis que vous avez été plus cruel… Ah ! les jolies caresses que vous inventerez pour vous faire pardonner vos torts !… Mais, voyons, embrassez-la donc ?… Ses lèvres appellent vos lèvres… Voyez, comme elles sont rouges… C’est que la fièvre les brûle et que seul votre baiser pourra leur donner la bienfaisante rosée dont elles ont besoin.

Christian gardait le silence, un peu étonné de ce flux de paroles qui l’étourdissait et l’intimidait.

— Embrassez-la donc, grand nigaud !

La charmeuse le poussait tout contre le divan, l’obligeait à se courber vers la blessée, jusqu’à toucher sa bouche.

— Puisque je vous dis qu’elle vous aime, qu’elle ne songe qu’à vous !… Qu’elle en a le cœur malade !… Et, vous savez, vous êtes le premier, car Sapho s’est conservée pure de toute souillure, malgré les sollicitations et les