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SAPHO, DOMPTEUSE

avec dédain, au fond d’un coffret, souhaitant d’autres parures, d’autres richesses.

Sous ses costumes de magicienne, elle entraînait ses amis par les sentiers et les halliers. Dans les chemins couverts qui dévalaient à la débandade, d’inextricables buissons de mûres, s’accrochaient aux jupes avec des griffes de chat, gardant des lambeaux de mousseline et de satin.

D’anciens potagers étaient entourés d’une palissade, et des écriteaux sollicitaient l’acheteur, les terrains ayant doublé de valeur depuis que les Parisiens s’entichaient de ce coin verdoyant.

Les jeunes femmes côtoyaient des plants d’épinards et de carottes, alternant avec des vasques givrées de choux.

Melcy, parfois, trébuchait sur ses hauts talons et se laissait choir dans les bras de Christian qui en éprouvait un tressaillement profond.

Il s’interrogeait avec inquiétude, ne comprenant rien à ses sentiments changeants. Son âme reflétait le paysage capricieux, comme un miroir ; seulement, le grand vent ne soufflait plus sur son être, mais une petite bise âpre et entêtée le harcelait comme un ironique défi.