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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/152

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SAPHO, DOMPTEUSE

Elle s’insinuait cauteleusement, perfidement, l’enlaçait et le liait, avant même qu’il ait pu se préserver de ses atteintes. Et il se surprenait à convoiter Melcy qui le frôlait sans cesse, lui offrait sa bouche chaque fois qu’un détour de chemin ou un buisson les isolaient de la dompteuse.

« À quoi bon disserter, se disait-il. On réveille les vices assoupis en les regardant. Il faut éloigner cette femme qui me trouble et me hante !… Suis-je donc si faible que sa présence seule me reporte aux plus mauvais jours ?… Je ne dois chérir que Sapho qui m’a sauvé des autres et de moi-même. »

— Va-t’en ! criait-il à l’impudique, que viens-tu faire ici ?…

Elle riait sans répondre, cajoleuse et féline.

— Va-t’en ! répétait-il, je te déteste !…

Elle riait plus fort, une flamme perverse dans ses yeux d’azur.

— Si tu me détestes, moi, je t’aime. Depuis que j’ai un entreteneur sérieux, je puis satisfaire mes caprices, et me choisir un petit homme, selon mon cœur. Or, tu me plais par ta bizarrerie