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SAPHO, DOMPTEUSE

d’heure, sous des mousselines pailletées, des vestes à grelots pour attirer le client.

Maintenant, mieux nourries, mieux vêtues, en pleine possession de leur beauté féminine, elles jouissaient de la vie, et c’était pour elles une véritable aubaine que de se retrouver sur cette pelouse fleurie, dans ce petit coin hospitalier et charmant.

Étendues sur l’herbe, elles jouaient à mille jeux enfantins, se glissaient des herbes dans le corsage, cueillaient les fleurs sylvestres, se tressaient des couronnes de liserons et de campanules.

Miette chevauchait un faune de marbre blanc. Malaga jonglait avec des pommes, ramassées sous un arbre, Arlette marchait sur les mains, puis, après deux ou trois culbutes savantes, se retrouvait sur ses pieds mignons.

Sapho et Faustine s’étaient rendues auprès de Mirah, la panthère nostalgique, qui rugissait plaintivement dans l’ombre.

— Elle, aussi, sera heureuse de reprendre son ancienne existence, dit la pythonisse.

— Oui, je n’entre plus jamais dans sa cage, et elle en souffre, je crois.