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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/169

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SAPHO, DOMPTEUSE

— Elle doit détester ton amant ?…

— Peut-être…

— Comme ses yeux luisent singulièrement !… Est-ce d’amour ou de haine ?…

Sapho passa la main entre les barreaux, caressa la fourrure sombre de la bête.

— M’aimes-tu toujours, Mirah ?… Veux-tu encore connaître la douceur de mes baisers ?…

La panthère eut un rauquement profond.

— Ne crains-tu point sa colère ? fit Faustine. À ta place, je n’oserais point la câliner ainsi ?…

— Bah !… Mirah n’est redoutable que lorsque j’excite sa jalousie. Bien souvent, elle m’a protégée et défendue contre les autres bêtes. Sans son intervention, j’aurais certainement été dévorée, pendant mon dernier exercice à la ménagerie Martial… Comme moi, sans doute, elle aime son métier, regrette les anciens triomphes, les bravos, les acclamations… Quand on a grandi dans ce milieu, il est difficile d’en perdre l’habitude.

— Alors, tu nous reviens ?…

— Laisse-moi réfléchir encore… Penses-tu que Christian me demeure fidèle ?… Est-il