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SAPHO, DOMPTEUSE

— Oui, mais je préfère garder le silence.

— Pourquoi ?

— Parce que la vérité te ferait trop de peine.

Sapho tressaillit violemment.

— Oh ! dis-moi ce que tu sais ?… Je t’en supplie !

Et, comme la pythonisse ne répondait pas :

— Christian me trompe… n’est-ce pas ?… Je l’avais deviné.

— Tu vois, ma chérie, tu trembles comme la feuille et je n’ai rien dit encore… Le mieux serait de tâcher d’oublier… Avec ta réputation, tes succès, ton joli visage, il te serait si facile de remplacer cet amant indigne !… Veux-tu que je te fasse connaître mon dernier ami ?… Il est généreux et charmant… Par lui tu pourrais te créer des relations utiles.

— Non, dit Sapho, je ne saurais me détacher de Christian.

— À ton aise ! fit la pythonisse en haussant les épaules, mais il n’est pas permis de gâcher ainsi les dons de la nature !… Si tu voulais, au bout d’un an, ta fortune serait faite… Vois Melcy…