et il ne pouvait être surpris de l’impression que tant de tristesses laissaient en lui.
Il aurait voulu ne plus songer à ces faits ; mais leur souvenir l’obsédait irrésistiblement ; sa pensée, sans cesse, les retournait, les reconstituait dans leur tragique horreur.
En cette heure de sa vie, une rancune farouche lui venait contre le destin qui le prenait dans l’agglomération des incidents néfastes pour le jeter en une atmosphère de drame et de folie, dont il demeurait asphyxié, comme par les vapeurs délétères d’un réchaud.
Il était le jouet misérable d’une puissance mauvaise, qui, toujours, troublait son existence, le précipitait au travers des pires atrocités. Pourquoi le sort ne portait-il pas ses coups sur tant d’autres plus forts physiquement et moralement, plus capables de lutter et de se défendre ?…
Christian s’habillait fiévreusement pour partir, fuir son passé, ses souvenirs, mettre des lieues et des lieues entre ses erreurs et ses tentations. La petite somme qu’il possédait encore suffirait au voyage.