Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
341
SAPHO, DOMPTEUSE

D’ailleurs, il comptait se créer des occupations, gagner sa vie à l’étranger, grâce à quelques connaissances spéciales qu’il possédait et aux différentes langues qu’il parlait couramment.

Comme il tournait dans sa chambre, on sonna à sa porte, et un jeune garçon lui remit une lettre de Sapho.

« Pourquoi n’es-tu pas venu ? demandait la dompteuse. Tu sais bien que je t’ai pardonné et que je t’aime toujours. Pour te délivrer j’ai tenté l’impossible, mais trop de preuves semblaient s’accumuler contre toi. Depuis qu’on a proclamé ton innocence, — dont je n’avais jamais douté, — j’ai vécu dans un trouble perpétuel, attendant toujours ta venue. Sois sans crainte, je ne te ferai aucun reproche, car je n’ai que le désir de te faire oublier les jours de souffrance.

« Au fond, je suis une sentimentale et une résignée. J’ai toujours pensé qu’il ne sert à rien de vouloir empêcher qu’une peine vous atteigne, et, dans le cas qui nous est personnel, à tous