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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/41

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SAPHO, DOMPTEUSE

— Peuh !… Je préfère Arlette, la rieuse, malgré son manque certain de distinction.

— Et que pensez-vous de Malaga ?

— Malaga est une belle fille aux lignes souples et harmonieuses ; mais les acrobates craignent toujours de se fatiguer… Elles ne sont drôles qu’en public.

À ce moment Faustine et Arlette firent leur entrée, appuyées l’une à l’autre, la cigarette aux lèvres.

Faustine, la magicienne, exhibait une robe sévère de tulle noir, brodée de chauve-souris métalliques qui étincelaient. Son col jeune et gracieux supportait un collier composé de quatre rangs de divinités bizarres, d’amulettes en cornaline et en lapis-lazuli.

Une ceinture de gemmes multicolores, fermée par un scarabée d’émail, enserrait sa taille mince ; de grands cercles d’or tremblaient sur ses joues.

Elle avait le nez droit et fin, la bouche charnue, violemment colorée et de beaux yeux glauques entre deux lignes d’antimoine qui les continuaient sur les tempes jusque sous les boucles mordorées des cheveux.