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SAPHO, DOMPTEUSE

indiscret, ou un joli lapin de chou au regard innocent.

Les musées de figures de cire étalaient leurs horreurs, leurs maladies figées, leurs masques de douleur, d’épouvante ou de férocité.

Un jeune homme blême, sur le seuil, faisait le boniment, annonçant que l’on pouvait contempler à l’intérieur les célébrités contemporaines — d’une ressemblance garantie — les crimes sensationnels des dernières années, et, sous des vitrines, quelques têtes de guillotinés célèbres. On payait cinquante centimes de plus pour voir une femme nue dans une boîte de verre qui n’en montrait pas plus que les statues des places et des jardins publics. Seulement, les collégiens n’étaient pas admis.

Des bêtes invisibles, rugissaient, grognaient, sifflaient… Les rois du désert, prisonniers dans les geôles des ménageries, protestaient avec colère, soutenus par les tigres, les léopards et les panthères.

— Ces bêtes sont apprivoisées, dit Christian avec dédain. Les dompteurs sortent toujours des cages, sains et saufs. En vérité, ces cages ne