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SAPHO, DOMPTEUSE

gorilles, orangs-outangs, chimpanzés, ouistitis faisaient des grimaces aux spectateurs, leur jetaient des épluchures d’oranges et des coques de noix. Un grand éléphant allongeait sa trompe, au fond de la baraque, près des chiens et des chevaux. Il y avait toute une corbeille de perroquets multicolores et d’énormes caisses renfermant des serpents boas ou pythons, que Melcy exhibait, à des heures spéciales, lorsqu’elle avait terminé ses exercices dans l’établissement voisin.

Mais les forains se déplaçaient, parcouraient les divers quartiers et les environs de Paris, allant des Batignolles à Montparnasse, des Invalides à Neuilly, de Montmartre à Saint-Cloud, toujours actifs, toujours en quête d’un bon emplacement pour les succès futurs.

La foule, fidèlement, suivait la ménagerie Martial, car la réputation de beauté et de courage de Sapho lui avait fait une place à part, fort enviée de ses camarades.

Ce soir-là, il faisait fort orageux, et une certaine effervescence régnait dans les cages.