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Page:La Vie Ouvrière, année 2, premier semestre 1910.djvu/25

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Nous avons reçu communication d’une lettre écrite de Buenos-Aires à la fin de novembre par un militant de la Confederacion Obrera regional ; on y lit ceci à propos de cette organisation, qui a commencé depuis quelque mois à grouper les syndicats de la République Argentine :

« Après la semaine de mai, dans laquelle le prolétariat de Buenos-Aires et de plusieurs villes de l’intérieur a eu une attitude si digne, une réaction, à peine perceptible pour ceux qui suivent de près le mouvement ouvrier, s’était manifestée dans tous les corps de métier, mais particulièrement chez les ébénistes, et dans la Ligue ouvrière navale, qui comprend la presque totalité des travailleurs du littoral : mariniers, portefaix, etc. ; on note dans cette dernière organisation une activité digne d’éloges. Au moment où fut proclamé l’état de siège, deux camarades, envoyés l’un par la Ligue ouvrière navale, l’autre par la Confédération ouvrière régionale, devaient partir pour une tournée de propagande sur tout le littoral, afin d’y constituer les syndicats non encore organisés, chez les typographes, les charretiers et voituriers, les cordonniers, et autres. La Confédération ouvrière régionale compte un bon nombre d’organisations syndicales adhérentes ; et beaucoup d’autres doivent avoir eu des réunions ces jours derniers pour voter leur adhésion.

« Un acte individuel, auquel l’imagination même la plus enfiévrée n’eût pu donner des proportions terrifiantes, a servi de prétexte au gouvernement pour décréter des mesures extraordinaires. La bombe a-t-elle réellement semé tant de terreur ? Est-elle la véritable cause d’une décision qui couvre le gouvernement de ridicule ? »

Malgré les persécutions policières, la Confédération ouvrière régionale a pu faire paraître un bulletin, imprimé clandestinement, et dont nous avons sous les yeux un exemplaire. Il est intitulé Boletin de la Confederacion Obrera Regional Argentina, et contient un appel du Conseil confédéral de cette organisation. Voici la traduction de cet appel :

«  Buenos-Aires, 15 novembre 1900.

« Compagnons, comme résultat naturel des milliers d’événements tragiques qui ont engagé la vie prolétaire dans une