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Page:La Vie Ouvrière, année 2, premier semestre 1910.djvu/26

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voie sanglante de deuil et de douleur ; comme épilogue du grandiose mouvement de protestation du mois de mai, durant lequel se sont concentrées dans l’âme ouvrière des haines profondes et ineffaçables ; comme représailles du drame horrible de l’avenue de Mai, est tombé l’auteur principal des excès dont fut victime le prolétariat, le plus cruel et le plus intolérable des bourreaux de notre classe, le colonel Falcon.

« La presse bourgeoise a fait l’apologie de cet homme. Nous faisons, nous, de l’histoire et, considérant les actes sanguinaires accomplis par lui et toute sa conduite envers le prolétariat, nous concluons que l’exécution accomplie est justifiée.

« Mais l’acte a été entièrement individuel, malgré sa grandiose signification de classe et sa relation avec les événements de mai. Néanmoins, la bourgeoisie a profité de cette circonstance pour décréter l’état de siège, afin de pouvoir prendre de barbares mesures de répression, et d’arriver, comme elle le désire, à la destruction de notre organisation.

« Pour ce motif, le Conseil confédéral appelle l’attention des camarades et des organisations sur ces menées, afin qu’ils adoptent des mesures énergiques, capables de faire échec aux funestes desseins de nos ennemis.

« Les circonstances demandent de la résolution, du sang-froid et de l’énergie. Il faut que chacun demeure ferme à son poste. Chaque organisation doit prendre les mesures nécessaires pour se maintenir en relations avec tous ses membres, afin de pouvoir, au besoin, répondre à l’arbitraire par la protestation la plus violente. Et dans cette crise difficile, vainqueurs ou vaincus, nous saurons sortir de la lutte avec honneur.

« Le Comité confédéral de la Confédération ouvrière régionale argentine. »

Le même bulletin contient les deux avis ci-dessous :

« Aux sociétés ouvrières de la capitale et de l’intérieur.

« Nous rappelons à toutes les sociétés ouvrières de la République qu’une nécessité impérieuse exige qu’elles se mettent immédiatement en relations avec leurs délégués à