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Page:La Vie littéraire, I.djvu/131

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SUR LE QUAI MALAQUAIS
M. ALEXANDRE DUMAS ET SON DISCOURS

Jeudi, à quatre heures, comme nous sortions de l’Institut, un gai soleil de printemps éclairait les quais et leur noble horizon de pierre. Quelques nuages qui coulaient dans le ciel donnaient à la lumière du jour la mobilité charmante d’un sourire. Ce sourire s’arrêtait avec joie sur les chapeaux étincelants, sur les nuques dorées et sur les visages clairs des femmes. Mais il devenait moqueur en passant sur les livres poudreux étalés le long des parapets. Oh ! comme il révélait ironiquement la vétusté misérable des bouquins, ce sourire dans lequel brillait l’éternelle jeunesse de la nature ! Alors, tandis que s’écoulait la foule des lettrés et des mondaines, je