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LA SAGESSE DE GYP


I. — LES SÉDUCTEURS[1]


Je tiens Gyp pour un grand philosophe. Et, si l’on me demande comment je l’entends, je répondrai que je l’entends comme il faut. Je serais désolé que cela eût l’air d’un paradoxe. Je me garde bien de hasarder des paradoxes : il faut, pour les soutenir, un esprit que je n’ai pas. La naïveté me convient mieux. Et c’est en toute innocence que je déclare que Gyp est un grand philosophe. Mais distinguons. Il y a philosophe et philosophe. Est dit philosophe, celui qui recherche les principes et les causes. Ce n’est point proprement la manière de Gyp. En fait de causes, Gyp n’en connaît guère qu’une seule ; il est vrai qu’elle est suffisante : c’est celle qu’on appelle poliment l’amour. Les philosophes qui recher-

  1. Les Séducteurs. — Loulou. Calmann Lévy, édit., 2 vol. in-18.