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Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/24

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papier, mais proprement enveloppés dans un carré de soie plié en coin. Il a une tendance à les porter en l’air sur sa main retournée au lieu de les accrocher à son doigt. Il porte son parapluie par le bout que nous laissons traîner dans la boue, mais ne l’appuie pas sur le sol. Il attend patiemment comme tous les Orientaux, mais sans rien de la suprême indifférence d’un Turc ou de l’abstraction lointaine d’un Hindou. Il n’injurie pas qui le gêne et s’excuse à profusion quand il gêne quelqu’un. Il est d’une politesse méticuleuse dans les magasins et s’excuse à chaque objet qu’il se fait montrer. Néanmoins, il s’en fait montrer autant qu’il faut. Il ne gronde pas un enfant dans la rue, n’interpelle pas son kurumaya pour le faire courir plus vite, il ne donne pas un coup de pied à un chien et ne pousse personne pour passer devant.

Tout ceci c’est le Japonais mâle, moyen, resté Japonais de vêtements et d’allures, celui qu’on voit dans la rue, ou chez lequel on va quand on a la chance d’aller chez quelqu’un. Ce n’est ni le prince ni l’homme qui a été élevé en Europe ou en Amérique et que l’on rencontre ici.

La Japonaise est absolument adorable, un joujou exquis, un objet d’art délicat et précieux, un petit ani-