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Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/43

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paraissent se rapporter à deux vagues successives d’invasions conquérantes. Ils sont assez crus, n’ont rien de très poétique ni de très profond, ils sont sans intérêt pour les gens qui ne font pas une étude spéciale de ce genre de sources. On n’arrive pas du reste à en tirer de renseignement précis sur l’origine de la race ni sur ses parentés continentales.

Le Shinto s’était tranquillement évaporé dans le bouddhisme depuis des siècles et ne restait plus distinct que comme culte des ancêtres de la famille impériale, quand des hommes de talent essayèrent de le ressusciter au xviiie siècle et de le séparer de nouveau du tout absorbant bouddhisme. Les noms de Motoori et de son disciple Hirata sont indissolublement liés à la renaissance du Shinto et au mouvement d’idées qui ramena la domination impériale. Prêchèrent-ils, inventèrent-ils presque le Shinto pour amener cette restauration du mikado et se débarrasser des shoguns dégénérés de leur époque ? C’est probable. En tous cas, la vogue moderne du Shinto, à mon avis, repose sur l’amour enthousiaste du Japonais pour son empereur, pour son pays… et pour lui-même.

Le bouddhisme est une tout autre affaire. Nous avons ici une religion d’origine hindoue qui est parvenue au Japon à travers la Chine et la Corée, elle y a trouvé