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Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/50

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En revanche, il est encore en possession de célébrer des services funéraires à dates fixes pour les chers défunts. Les vivants lui échappent, mais les morts lui appartiennent. Les seules cérémonies intéressantes que j’aie vues dans les temples japonais étaient des services commémoratifs.

Naturellement tout ceci est très condensé et ramené à une unité un peu artificielle pour faire court et clair. Il y a encore au Japon plusieurs sectes vivantes qui ont un idéal un peu plus élevé et varié. Mais il nous faut surtout considérer, après ce bouddhisme superstitieux qui s’en va, un bouddhisme nouveau qui paraît prospérer et s’étendre, et qui par conséquent doit mieux répondre aux besoins actuels de l’âme japonaise. C’est le Shin Shu, la secte du Hongivanji.

Ici nous nous trouvons en face d’une organisation puissante et étendue, de temples neufs et magnifiques qui ont coûté des sommes considérables (or on ne donne pas son argent sans cause), de gens intelligents, cultivés et modernes. Quelle est cette forme de bouddhisme qui trouve grâce aux yeux de ces Japonais d’aujourd’hui ? C’est un monothéisme très simple où il ne reste pas la trace ni l’ombre du bouddhisme primitif ni dérivé. On ne place sur les autels que le seul Amida, mais on ne croit plus lui plaire en répétant