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Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/51

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son nom 60 000 fois par jour. Du reste on ne lui demande rien, on le loue seulement et courtement. Point de symbolisme, point de surornementation, point de pratiques et point de dogmes. On prêche au peuple une fois par semaine, on lui dit de se bien conduire, d’obéir aux lois et à l’empereur, et d’avoir confiance en Amida qui arrangera tout pour le mieux. Ce mieux reste vague malgré toutes les questions. Il semble consister pour les maîtres intellectuels du mouvement en retours continuels à l’existence dans des sphères de plus en plus vastes d’utilité. Les œuvres de charité et d’éducation jouent un grand rôle dans l’organisation du Hongwanji et, dit-on, aussi (peut-être surtout) la politique. Le secret de son succès est probablement là et dans la simplicité qui le rapproche des Unitairiens protestants. En dépit de toutes les traditions bouddhistes les prêtres se marient ; la pauvreté, le détachement sont inconnus. Ce n’est plus du tout du bouddhisme, mais c’est purement japonais, donc intéressant.

Ce qui ressort de tout ceci, c’est que le Japonais actuel, le jaune incompréhensible qui préoccupe l’attention des Occidentaux, après avoir passé par une période surchargée, cherche à se simplifier. Qu’à aucun moment il ne s’est intéressé aux problèmes dont la solution