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Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/71

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IV
PHILOSOPHIE,
MORALE ET COUTUMES

Le Japon n’est pas un pays comme un autre : tout le monde y cultive la poésie, mais il n’a pas un poète : tout le monde y est philosophe, mais il n’a pas de philosophie. On connaît la philosophie grecque, la philosophie hindoue, la philosophie chinoise, il n’y a pas de philosophie japonaise ; les Japonais me paraissent cependant les gens les plus philosophes du monde et ils mêlent la philosophie à des choses qui ne nous semblent pas y toucher de près. S’ils n’ont pas compilé le traité de philosophie ni de système dit : japonais, ils ont sûrement une philosophie vécue et appliquée qui vaut la peine d’être étudiée et qui ressort de leur façon de vivre, de mourir et de s’amuser. Théoriquement ils ont adopté les systèmes chinois, Confucius et plus tard Chu-hsi, mais d’une part l’influence de ces maîtres ne les a pas fait ressembler