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Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/74

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« Nous entendons dans la nuit sombre le cri d’un
corbeau qui n’a pas crié ; ensuite nous aimons
nos parents avant d’être nés. »

« Voyez sans voir. Entendez sans entendre. Marchez
sans marcher ».

Percival Lowel[1] et d’autres ont signalé et décrit des exercices de possession et j’ai été moi-même témoin d’épreuves par l’eau et par le feu qui prouvent que l’intérêt de l’occulte n’est pas étranger aux Japonais. Ils ont l’esprit très porté aux fantômes et le symbolisme et l’ésotérisme sont leur pain quotidien.

Tout est symbolique au Japon, et on y trouve une vive et délicate jouissance à faire mystère de tout et à supposer un sens caché aux choses naturelles. Tout objet familier représente quelque chose dans le domaine des idées et des sentiments : c’est un symbolisme, parfois un peu enfantin, basé sur un simple jeu de mots ou sur deux sens différents du caractère chinois qui sert à dénommer l’objet et l’idée. Dans bien des cas au contraire, le symbolisme est touchant et gracieux, mais, quoi qu’il en soit, il est partout, il accompagne tous les actes, toutes les coutumes, et il est la base de tout l’art décoratif, c’est un des traits

  1. Occult Japan